Je déchire le papier, énervée, affolée, déstabilisée qu'une telle chose se produise. En un quart de seconde, je venais de perdre beaucoup de choses : le confort d'un pays que j'avais toujours connu, la perspective d'un avenir comme je l'entends et ma famille, qui au demeurant restait introuvable.
Je m’assois à même le sol et fait le point sur la situation. Bien. Je suis Perrine Edwards. J'habite à Storybrooke depuis ... toujours ? Comment est-ce possible alors même qu'hier j'étais chez moi, en Ecosse ? J'ai la tête embrouillée. Je connais la magie, celle-là me semble trop puissante, trop extravagante, trop ... trop. Trop pour être vraie. Je secoue la tête. Ici, qui suis-je ? Je fouille dans des souvenirs qui, tout en étant étrangers, sont visiblement familiers. Je suis garde-forestier. Sérieusement ? J'ai vingt et un ans, ça me change pas vraiment. A l'intérieur je suis toujours moi, avec la peur en plus. Tous les jours, je passe chez Granny's boire un thé Gingembre-citron avec un scone aux myrtilles. Bien, un détail insignifiant, quoi d'autre ? J'adore aller au casino, je ne sais pas faire de vélo, j'ai appris aux triplés à nager il y a un an ... Parce qu'ici je sais nager le crawl ? D'accord, je pense pas que ça m'aide beaucoup. Mais c'est déjà ça. Les souvenirs d'une vie que je connais sans l'avoir vécue me traversent, je suis subjuguée d'en apprendre plus sur ... moi-même. J'ai des manies -comment ça je fronce les sourcils de manière compulsive ?-, des activités -je ne monte plus à cheval, je fais du ... kick-boxing. C'est bien, c'est quoi ?- et -ô joie !- je suis célibataire et ce n'est toujours pas pour me déplaire. Mais jusqu'à quand ?