Je m'étalai alors brusquement sur le lit après lui avoir larguer un ultime et langoureux baiser. Ce fut en fixant longuement le plafond que je tentais vainement de reprendre mon souffle. Cette fille était une déesse. La façon dont elle posait son regard de braise sur moi, la façon dont elle me suppliait de continuer, et sa façon si méprisante de me parler ne faisait qu'accroître le désir que je ressentais pour elle. Blake était parfaite en tout point. Je tendis mon bras vers la table de nuit pour reprendre la coupe de champagne que j'avais furtivement posé il y a une heure ou deux et en bus avidement. Je mourrais de soif. Elle m'avait épuisé. Assis sur le lit, débarrassé de cette épaisse couette et les genoux replié sur moi-même, je songeai à ce qu'elle représentait pour moi. Elle n'était pas un simple plan cul, nan, parce que je tenais à elle, je tenais à ses mimiques, à son humour et à son sourire. J'appréciais énormément cette nana. Mais je savais pertinemment que ceci était loin d'être réciproque. Je n'étais pas grand chose à ses yeux. J'étais un stupide machin qui pendait au bout de mon pénis, rien plus. Je tendis mes muscles en baillant grandement, et d'une attitude féline, je vins m'allonger à côté d'elle, son dos contre mon torse, ma main sur sa hanche. Je posai de longs baisers sur son épaule tout en appréhendant sa réaction. Sûrement allait-elle me repousser et me demander de partir. Mais j'étais têtu, non pas comme un âne, mais comme un chat, et je me devais de tenter une approche plus douce et affective que les autres fois.

Le doux contact du drap sur mon corps nu me donnait des frissons qui me parcouraient de part en part, ce n’était bien sur incomparable avec ceux que j’avais ressentis les moments plus tôt, lorsque, entrelacés dans une danse des plus sensuelles nous avions encore une fois atteint le septième ciel. Je devais avouer qu’il savait me mener à l’extase comme personne d’autre, si seulement ce n’était pas lui dans ce lit. Fermant les yeux, allongée sur le côté je laissai mon esprit vagabonder dans le pays des contes de fées. Ces étreintes passionnées qui semblaient ne jamais durer assez longtemps tellement je me sentais bien entre ses bras… Un gout amer me resta soudain dans la gorge, étendant mon bras jusqu’à la table de chevet je récupérai moi aussi une coupe de champagne pour humidifier ma gorge devenue sèche. J’avais envie de croire qu’il était là, dans mon dos, que c’était lui qui déposait de tels baisers sur mon épaule. Doucement, avec un geste plus tendre que d’habitude qui ne me ressemblait pas je fis glisser ma main sur la sienne alors qu’il la posait sur ma hanche. Non, ce n’était pas lui, jamais cela ne le serait. Le repoussant doucement je dis d’un ton froid sans daigner lui accorder un seul regard : « Arrête ça Jon je te prie… » Puis je reposai le verre sur la table de chevet et me tournai vers lui croisant son regard je me mordis doucement la lèvre avec un léger sourire aguicheur avant de lui demander avec une voix quelque peu hautaine faisant glisser mes doigts sur sa joue : « Tu veux bien aller fermer la fenêtre s’il te plait ? Je commence à avoir froid… » Habituellement, cela ferait bien longtemps que je l’aurais renvoyé à sa vie, après tout je ne voyais pas pourquoi il aurait à s’attarder ici mais si je pouvais profiter de ses quelques services plus longtemps…

Sa réaction ne m'étonna guère. En fait, c'était du Black tout craché. Mais ce soir là, j'avais décidé d'en faire autrement. J'avais envie de rester avec elle, de la prendre dans mes bras et de l'embrasser. Je ne voulais pas me casser, comme ça, sans rien dire et comme si de rien n'était. J'étais pas un jouet, loin de là. tu veux bien aller fermer la fenêtre s’il te plait ? Je commence à avoir froid… me demanda-t-elle. Colle toi contre moi. Crois moi, t'auras tout de suite moins froid. lui répondis-je ingénument, d'un long et radieux sourire. Mes lèvres vinrent trouver les doigts qu'elle avait délicatement posée sur ma joue et je les embrassai, avec douceur tout en ne quittant pas son regard des yeux une seule seconde. Je me voulais persistant, insistant, harcelant. Il fallait qu'elle comprenne qu'entre nous, ce n'était pas une simple histoire de cul. Je me levai habilement du lit en la persécutant du regard. Je vais me doucher. Viens avec moi. lui glissai-je en parcourant le lit afin de venir de son côté. Je lui tendis ma main pour doucement prendre la sienne et la tirer timidement vers moi. Viens, ça te fera du bien. Crois moi, t'as besoin d'une bonne douche. enchéris-je en me bouchant le nez de mon autre main. Je pouffai de rire à la suite. Je me croyais drôle et je ne l'étais absolument pas. Mon humour était puéril à souhait. C'était toujours comme ça avec elle. Je disais, faisais n'importe quoi. Elle m'intimidait quoi. Je me sentais comme un moins que rien à ses côtés et elle en jouait continuellement.

Depuis toujours il m'avait parus clair qu’il n’y avait rien de plus que ces nuits passées dans le même lit entre nous, je ne pensais même pas à m’imaginer autre chose. Mon cœur appartenait à un autre et ce depuis une éternité, j’en avais l’impression. Si lui en venait à croire que cela pouvait aller plus loin, soit, mais je n’avais pas signé pour cela moi. Je n’arrivais pas à le suivre au fond, autant parfois il donnait l’air d’être totalement en phase avec ce que je concevais autant des fois j’avais comme l’impression qu’il rêvait à un déballage à l’eau de rose à en pleurer comme l’on pouvait en voir dans les contes. Mais nous n’étions pas dans les contes, plus, moi-même, je n’avais pas eus le droit à cette fin heureuse comme toutes ces autres princesses naïves et sans intérêt. Doucement je me mis à serrer les dents essayant de faire redescendre ma colère d’un cran. Elles n’avaient pas besoin d’être mises sur un tel piédestal, ma jalousie ne faisait que montrer qu’elles étaient meilleures, qu’elles avaient eus plus de chance… Mais le bonheur était une chose fragile, comme un simple fil qui pouvait s’étirer encore et encore et qui un jour finissait par se briser et là je rirai, je rirai de les voir tomber comme des poupées de chiffon, sans aucun artifice elles étaient toutes les mêmes. Cela m’arracha un léger sourire, Jon n’allait pas vraiment comprendre mais qu’il en soit ainsi. Lorsqu’il se mit à embrasser avec douceur le bout de mes doigts je ne réagis pas de suite mais finis, sans cesser le duel que nous imposions à nos regards, par me dégager avant de me lever, entourée du drap : « Certes, mais il faudrait quand même que cette fenêtre soit fermée… » Dis-je doucement en m’approchant de cette dernière. Puisqu’il fallait tout faire soit même apparemment… Puis je me rallongeai sur le lit, comme en attente de sa prochaine action. Je devais avouer que de le voir comme cela me laisser rêveuse, quelle femme n’apprécierait pas de voir un homme à ses petits soins ainsi ? Surement pas moi. Ses paroles m’arrachèrent un soupir désabusée, c’était bien la seule personne que je connaissais qui arrivait à faire des blagues aussi idiotes… Me rapprochant doucement de lui au fur et à mesure qu’il m’attirait vers son corps je me levai et finis par poser ma main sur son torse nu et demandai on ne peut plus sérieuse : « A quoi tu joues Jon ? »

Je ne pouvais pas souligner mes sentiments de tel ou tel genre. Je ne savais pas ce que je ressentais pour Black mais il était évident que j'étais attaché à cette nana et que pour l'une des première fois de sa vie, son désenchantement à tout ce que je lui proposais me faisait rugir de l'intérieur. C'était enquiquinant, mais sans ça, Black n'aurait pas été Black. Mes sentiments n'auraient pas été ce qu'ils étaient. A quoi tu joues Jon ? me demanda-t-elle subitement. Était-ce réellement un jeu ? Je n'en savais plus rien. J'agissais, sans réfléchir aux conséquences et elle Black devait en être flattée car tout le monde savait que j'étais le chat le plus manipulateur de cette ville. J'avais sans cesse une longueur d'avance sur quiconque qui m'entourait étant donné que je les manipulais en secret. Mais avec elle, tout était différent. Elle avait le pouvoir. Je n'étais qu'une souris, et elle un Lion. Je la lâchai, et sèchement je vins la bousculer afin de rentrer à nouveau dans sa chambre. Je joue à rien, moi. C'était elle qui me considérait comme un jouet, qui faisait de notre relation un simple jeu auquel elle s'adonnait à cœur vif que lorsque la partie était en sa faveur. Et ça, ça s’apprêtait à me détruire. J'enfilai mon boxer, puis ma chemise. Je me baissai pour prendre mon jean skinny et le vêtis brusquement, maladroitement. Je vais y aller, je n'ai plus rien à faire ici. Ouais, pour le coup, j'étais le chat le plus impulsif et grognon du monde, mais j'étais réellement blasé par tout ceci.

Jamais un homme ne m’avait paru si difficile à cerner, tous les hommes que j’avais croisés n’étaient intéressés que par une seule chose, ce que j’avais entre les jambes et les autres étaient pour la plus part en couple avec d’autre, le reste n’était pas plus intelligents qu’un troll. Le seul qui n’était pas comme cela était parti. Et puis il y avait Jon qui ne savait pas ce qu’il voulait… Je fus d’ailleurs très surprise de voir qu’il se mit si rapidement en colère. Enfin en colère, il avait l’air plutôt agacé et je ne comprenais pas vraiment. Habituellement il était plutôt calme et il avait de l’humour. Mais aujourd’hui il était différent je ne savais même pas pourquoi. Lorsqu’il me bouscula je restai interdite durant quelques secondes, je n’arrivais pas à comprendre ce qui lui prenait. « Je joue à rien, moi. » Lâchai t’il énervé. Me tournant je haussai un sourcil en l’observant se rhabiller je finis par secouer la tête et me diriger vers lui d’une démarche dansante. Je ne voulais pas qu’il s’en aille, j’avais pas mal apprécié cette nuit et je ne voulais pas que nous nous quittions en mauvais termes. Avec qui pourrai-je passer de telles nuits s’il me prenait en grippe. Me rapprochant de lui je le poussai à nouveau sur le lit et m’asseyant au-dessus de lui j’entourai son cou de mes bras essayant de croiser son regard. Je voulais faire en sorte de m’adoucir, de prendre en compte ses désirs aussi… Même si es histoires à l’eau de rose ce n’était plus mon truc. « Jon s’il te plait ne soit pas fâché je ne voulais pas être désagréable… » Dis-je doucement en l’embrassant le plus tendrement que je le pouvais. J’espérais qu’il n’allait pas partir, qu’il allait me pardonner encore une fois. J’avais l’impression d’être à nouveau une jeune femme perdue dans ses histoires alors qu’il était clair que je ne n’avais même pas à me poser de questions. Ce n’était pas quelque chose que j’aimais particulièrement, penser que j’avais quelque chose à devoir à quelqu’un. Je ne devais rien à personne et surtout pas à lui. Malgré tout j’entrepris de déboutonner sa chemise avec application tout en étant assez charmeuse pour lui donner envie de rester : « Reste avec moi s’il te plait… » Repris je doucement en lui lançant un regard implorant. Cela ne me ressemblait pas de m’accrocher à lui comme ça mais si ça pouvait le faire rester un petit peu plus…

Je ne levai pas les yeux. Je n'avais pas la force, ni l'envie, de la confronter. Je ne l'avais jamais fait, et bien qu’impulsif, je ne voulais pas vraiment la décevoir. Je voulais juste qu'elle se remette en question, juste un peu. Elle m'embrassa, s'excusa, me poussa sur son lit et retira avidement ma chemise en me suppliant de rester à ses côtés. Bien sûr, j'en avais envie. Bien sûr, elle ne cessait pas une seule seconde de m'attirer mais j'étais réellement vexé. Inerte, inexpressif, immobile, je me laissais faire. Allongé sur le lit, je me perdais dans mes pensées alors qu'elle s'adonnait à m'embrasser de toute la conviction qu'elle avait en elle. J'étais fatigué de tout ça. Elle me manipulait. J'étais peut-être dix fois moins rusé en sa présence que d'habitude, mais je savais toujours bel et bien flairer l’hypocrisie. Elle m'en faisait une fidèle démonstration. Les yeux clos, je ne réagissais à aucune de ses caresses, à aucune de ses paroles. Je me redressai vivement en reprenant ma chemise. J'ai quelqu'un à aller voir. Il devait être trois ou quatre heures du matin, c'était pas crédible. Qui pouvais-je bien rencontrer à cette heure-ci si ce n'était qu'un cambrioleur ? Personne. Puis peu importe, elle n'avait pas à me croire, je m'en fichais pas mal. Je m’apprêtai à quitter sa chambre lorsque je fus poussé par l'addiction à ses lèvres. Je me retournai alors en me jetant contre elle pour unifier, avec une folle passion, nos lèvres. Désolé.. C'était dingue. Elle faisait ce qu'elle voulait de moi.

Il ne réagit même pas à mes paroles, à mes caresses, c’était fou comme cela pouvait être vexant parfois. Je n’arrivais même pas à lui faire lever les yeux vers moi, c’était quelque chose qui me faisait beaucoup de mal. Je n’aimais pas que l’on me refuse quelque chose, je n’avais pas l’habitude de ne pas avoir ce que je voulais et ce depuis bien longtemps. Devenue ambitieuse, capricieuse, je n’arrivais pas à me remettre en cause. Et puis après tout il n’y avait jamais eus de problème entre nous je ne voyais pas pourquoi cela commençait aujourd’hui. Ses paroles m’arrachèrent un mouvement de surprise, en plus il se mettait à mentir ? Mais comment osait il… Secouant la tête je me redressai et le laissai remettre sa chemise sans rien dire. Lorsqu’il fut rhabillé je lâchai froidement : « Si tu trouves que la présence de cette personne est plus agréable que la mienne va donc mais la prochaine que tu toquera à ma porte à une heure tardive de la nuit comme aujourd’hui ne t’attends pas à me voir t’ouvrir. » Si j’osais lui faire du chantage ? Bien sûr, tout était bon pour le garder près de moi, pourtant, je savais bien qu’il était encore plus têtu que moi et que s’il avait décidé de partir il partirait. Le regardant sortir de la pièce impuissante je ne réagis pas immédiatement lorsqu’il reprit possession de mes lèvres. Me remettant de ma surprise je répondis avec passion à son baiser avant d’entourer son torse de mes bras. Lorsqu’il mit fin à ce baiser, s’excusant je fis une moue un peu triste : « Tu vas vraiment partir alors ? » Lâchai je soudain plus douce en relevant mes yeux bleus vers son visage espérant peut être l’émouvoir et le pousser à rester… Je n'étais pas sure que cela marche, après tout le chat était connu pour son regard qui arrivait à faire craquer tout le monde... Mais j'étais plutôt douée dans mon genre.

Tu vas vraiment partir alors ? me demanda Black entre deux baiser. Je hochai positivement la tête en la faisant basculer sur le lit. Couchée sur le dos, je me posai sur elle en embrassant une énième fois ses lèvres charnues que j'enviais tant. oh ça oui, je vais partir.. J'approchai mon visage de son oreille pour lui murmurer une poignée de mot. .. partir, en direction du septième ciel. Je lui ris doucement dans l'oreille avant de passer ma main sous le drap qui la recouvrait. Je caressai d'une paresse sadique ses cuisses en l'embrassant maintes fois. J'étais définitivement son jouet. Prêt à être déployé aux moindres de ses envies, aux moindres de ses idées, de ses caprices. Ce fut avec rapidité que nous nous retrouvâmes les deux dépourvues de tout vêtements. D'un naturel non négligeable, nous fîmes qu'un en quelques minutes. Je n'était pas patient. Je me voulais en elle, et le plus vite possible. Nos sentiments concordaient désormais. Pour ne serait-ce que fleurer l'extase même, je me devais de lui faire plonger la tête la première dans un océan charnel de plaisir. Toute notre nuit fut dédiée à cette union vicieuse, inégale, cette union qui me reliait à elle pour le reste des temps, qu'importe le monde, qu'importe le moment présent.