•• Encore une journée. Allez, hop, et une pizza. Et des gaufres au Nutella dont tu n'as même pas le droit de toucher. Et une blanquette de veau, une ! Le service est presque fini. Il est quatorze heures trente et tu prends une petite pause avant de finir la plonge et tout ça. Ouais, multifonctions, parfois tu te dis qu'on t'exploite quand même un peu. Mais faut dire que, n'étant pas habitué au travail réellement, tu ignores là où commence et s'arrête une clause de travail. Et aujourd'hui, t'as besoin de cet argent. Tu croises quelques clients et leur souris, déposant ton tablier blanc sur une chaise avant de pousser la porte, sortant dans l'air frais. Tu inspires à fond et sors ton paquet de clopes de la poche arrière de ton jeans. C'est quand tu en allumes une que tu la vois, posant ton regard chocolat sur elle, haussant un sourcil. « Me dis pas que tu viens pour manger, le service est fini, ma jolie. » Tu inspires à fond et craches la fumée sur le côté. Un minimum de politesse, voyons. Puis, tu la regardes de nouveau, lui souriant simplement, le souvenir de votre folle nuit te revenant toujours à l'esprit quand tu la regardes. Enfin, non. Pas de souvenirs puisque tu n'en as gardé aucun. Mais ce que ton imagination imagine à lui seul ; et ça suffit largement.

•• Il l'observe, sans trop de gênes, tandis qu'elle s'approche une fois qu'il lui a adressé la parole. Sous les rayons du soleil, sa chevelure semble encore plus étincelante, plus pâle encore. Ça lui donne un charme inouï. Plantant son regard chocolat dans ses belles prunelles bleutées, il esquisse un nouveau sourire. Il ne peut vraiment rien lui refuser, c'est dingue. « Bon... » Il réfléchit, se gratte la tête, puis finit par pousser un petit soupir avec un sourire en coin. « Allez viens avec moi en cuisine au moins personne n'en saura rien. » Après un clin d'oeil devant sa bouille absolument craquante, il finit sa clope, la jette et lui fait signe de le suivre et traverse de nouveau la salle. Songeur, il se demande ce qu'elle représente pour lui. Une amie, alors ? Non. On ne termine pas au lit sans aucun souvenirs avec une amie. Il se mordille la lèvre et se jure d'éviter le sujet... Il entre dans les cuisines et une fois qu'elle y est entrée aussi, il lui fait face avec un sourire rayonnant. « Une gaufre à quoi mademoiselle ? » Sa voix est un brin aguicheuse mais avec elle, il a du mal à faire autrement parfois, c'est comme si... comme si au fond de lui, il se souvenait parfaitement de cette nuit-là.

désolée du retard.

•• Il sent son regard sur lui de haut en bas, mais ça ne le dérange pas. Elle l'attire irrésistiblement et il ne pourrait rien lui refuser bien longtemps. Se retrouver ainsi enfermés seuls à seuls dans un endroit aussi restreint que les cuisines ne fait qu'accentuer son imagination et toutes ses pensées plutôt déplacées refont surface. Il ne peut s'empêcher de s'imaginer, encore et encore, cette nuit-là. Décrochant son regard d'elle lorsqu'elle répond, il hoche alors la tête, mettant dans la machine à gaufre de la pâte, puis la refermant le temps qu'elle cuise. Il relève les yeux vers elle lorsqu'elle le remercie, interceptant son regard bleuté au passage. Il a bien entendu comme elle a accentué sur son prénom, et ça lui plait. Ben oui, il préfère bien Castiel à Pascal même s'il y est moins habitué. Elle détourne le regard et lui se mordille la lèvre, se rapprochant alors d'elle d'un pas léger. « Mais c'est normal, Candice. » Il appuie de la même façon qu'elle sur son prénom, cherchant son regard pour la regarder droit dans les yeux. Il se mordille une nouvelle fois la lèvre avant d'effleurer sa joue lentement, se détournant pour revenir vers la gaufre pour la surveiller. Il sort le sucre en poudre, voilant un sourire.

•• Elle le fixe, elle le défie. Elle se mord la lèvre également et il trouve ça craquant. Il finit par se détourner, peut-être par facilités. En tant que caméléon, jamais il n'a connu l'attirance, car il n'a jamais côtoyé que Raiponce. Et rien d'autre ne l'intéressait. Ici, c'est différent. Il s'amuse, comme un gosse inconscient, depuis que la malédiction leur est tombée dessus. Alors qu'il commence à sortir la gaufre pour la sucrer, il sent sa présence derrière-lui et presque de suite, ses doigts dans le bas de son dos. Il ne peut s'empêcher de frémir et sa respiration de se heurter. Il s'est immobilisé, incapable de continuer tant ses pensées déraillent à une vitesse hallucinante. Il ne tiendra pas. Jamais. Il inspire à fond pour ne pas céder, posant la gaufre pour attraper le sucre, se retrouvant tout près d'elle. En entendant ses paroles, il cède, incapable de résister plus longtemps. Il attrape son visage entre ses deux mains et l'embrasser fougueusement, mêlant sa langue à la sienne rapidement, fouillant ses cheveux blonds et pâles. Et puis d'un seul coup il s'arrête, croise son regard et rougit même. Il baisse les yeux, le souffle court, peinant à réaliser qu'il vient de céder si facilement à une simple pulsion. C'est qu'il a tant de mal à les contrôles, ces pulsions ! Gêné, il se mord la langue et se met dos à elle. « D-Désolé je sais pas ce qu'il m'a prit... » Il s'attèle alors à saupoudrer sa gaufre de sucre, évitant son regard.

•• Il ne comprend pas bien comme ce qui vient de se passer... s'est réellement passé. Tout est allé trop vite et il peine à savoir pourquoi il n'a pas tenté de résister plus longtemps. Peut-être parce qu'il en a entièrement envie depuis trop longtemps déjà. Alors qu'il se tourne pour fuir son regard, elle se remet face à lui, l'obligeant à la regarder mais curieusement c'est elle qui le fuit. Elle peine à parler en plus, il ne sait pas vraiment quoi penser. Le silence qui s'installe entre eux est oppressant et notre ancien caméléon le déteste. Alors, en guise d'excuse, il se tourne pour prendre la gaufre et la place entre eux, comme si ça pouvait lui servir de barrières. « ... Tiens. » Une fois qu'il ne l'a plus entre les mains, ils se dérobent et passent devant elle sans s'arrêter, traversant de nouveau la salle pour rejoindre le dehors. Il a besoin d'une cigarette, là, tout de suite. Avant, il n'aimait pas cette odeur âcre, tout au début de la malédiction. Mais peu à peu, c'est devenu une douce et certaine addiction pour lui, ça le détend. Il inspire à fond l'air frais du dehors et sort une clope qu'il allume dans la foulée, tirant dessus comme un drogué. Ou plutôt pour s'enlever l'image et la sensation de ses lèvres contre celles de Candice.